jeudi 23 janvier 2025
Retour sur… les pratiques chorales en amateur et leur encadrement
Jeudi 23 Janvier s'est déroulée la rencontre avec le sociologue Guillaume Lurton organisée par l'INECC Mission Voix Lorraine. A cette occasion, il a présenté les résultats de sa recherche concernant les « pratiques chorales en amateur et leur encadrement ». A la fin de la présentation, un concert de l'ensemble vocal et instrumental Lo Couarail, dirigé par Pierre-Emmanuel Kuntz a eu lieu au sein de l'Opéra National de Lorraine. La soirée s'est clôturée par des échanges autour d'un moment convivial.
A cette occasion, nous avons interviewé Guillaume Lurton, et différents acteurs des pratiques chorales :
Guillaume Lurton, sociologue et chef de choeur :
Pourquoi vous êtes-vous intéressés au monde choral ?
Au départ, je faisais de la recherche sur les questions de sociologie de la musique plutôt liées à d'autres univers comme les conservatoires. Au moment où je cherchais un sujet de thèse, il y a l'Institut Français d'Art Choral qui cherchait des universitaires pour mener des études sur le milieu choral. Je me suis dit que c'était un sujet très intéressant car personne ne travaillait dessus.
Etant donné que vous êtes chef de coeur, en quoi cela a pu impacter votre enquête ?
Je suis devenu chef de choeur après avoir commencé à faire mes recherches. Mais c'est vrai que depuis que je fais de la direction de choeur, cela change quand même la manière dont je travaille. Tout simplement parce que je comprends mieux un certain nombre d'enjeux sur « Quelles sont les compétences ? Que veut dire se former à la direction d'un choeur ? Quels sont les problèmes techniques que l'on peut rencontrer ? ». En tant que chef de choeur, je me forme dans un conservatoire. Le fait d'être dans ce milieu me permet de voir ce qu'il se passe dans les formations, comprendre ce qu'on y apprend. C'est certain que je n'aurai pas transmis le questionnaire de la même manière si je n'avais pas cette expérience de direction en parallèle.
Pierre-Emmanuel Kuntz, chef de choeur :
Pour vous, c'est quoi un chef de choeur ?
Pour moi, c'est un facilitateur, c'est-à-dire que c'est quelqu'un qui doit amener les autres à chanter ensemble et qui doit savoir, à un moment donné, s'effacer. Pour moi, le meilleur des chefs de choeur c'est celui dont le choeur n'a plus besoin. Il est là pour aider le choeur à chanter, il réapparaît quand il sent que le choeur en a besoin.
En tant que chef de choeur, quelles sont vos difficultés ?
Je n'en n'identifie pas particulièrement mais nous avons ici un choeur particulier [Lo Couarail] qui recrute jeune, qui fait sa propre musique, qui a des concerts. Avec ce choeur là il n'y a pas de difficulté. J'en dirige d'autres et la difficulté est de renouveler les effectifs. C'est le recrutement qui pose un vrai problème.
Comment voyez-vous le monde choral aujourd'hui ?
C'est difficile de répondre à une question que je ne me suis jamais posée parce qu'en fait je vis dedans depuis 2005. Je vois des chorales qui se portent pas bien et d'autres qui se portent bien. Je vois que c'est un monde qui intrigue, qui attire et aussi que beaucoup de gens qui n'osent pas aller vers le monde du chant choral. C'est parfois des groupes qui sont constitués depuis longtemps et parmi lesquels les nouveaux peuvent avoir du mal à s'intégrer parce qu'ils sentent qu'il y a une histoire. Les choeurs ont du mal à recruter parce que c'est une espèce de famille dans laquelle il est difficile d'entrer. Cependant, je n'en fais pas une généralité parce que j'ai un choeur qui est assez important et qui n'a pas forcément de difficultés avec cela.
Est-ce que le monde choral d'aujourd'hui reflète bien les résultats de l'enquête vu précédemment ?
Concernant mon choeur présent ce soir, il y a quand même une bonne partie des choristes qui n'a pas encore 30 ans, et d'autres il y en a qui vont en avoir 80. Ce choeur-là est un peu particulier. Comme dirait Jean-Pierre Bontemps, président de Lo Couarail, c'est une espèce d'OVNI musical. J'y suis chef de choeur bénévole.
Participantes :
Pour quelle(s) raison(s) vous êtes-vous inscrites à cette rencontre ?
Madeleine GRIFFATON, Cheffe de choeur de la chorale Croqu'notes de Vandoeuvre-lès-Nancy : J'ai regardé en entier le compte-rendu de toute l'étude et cela m'a intéressé. Etant donné qu'il y avait la possibilité de discuter, de se retrouver et d'échanger entre « professionnels » de la chose, je me suis dit que cela pouvait être intéressant.
Catherine MILLOT, cheffe de choeur d'enfants de Vall'Art à Joinville : Je suis adhérente à l'IFAC depuis très longtemps donc j'ai déjà entendu parler de la première étude qui a été faite en 2007. Cela m'intéressait de voir la suite de l'étude. Nous sommes également en partenariat avec l'INECC Mission Voix Lorraine, Cela ne peut être qu'intéressant de rencontrer des gens.
Anne-Marie GROSSIER, présidente de la chorale Croqu'notes de Vandoeuvre-lès-Nancy : Comme Madeleine, j'avais vu le compte-rendu et c'était le questionnement sur les bénévoles et le devenir du chant choral en général. On se rend bien compte que quelque part cela va être difficile de continuer, il va falloir payer des chefs de choeur et ça va être difficile pour beaucoup de chorales.
Quelles étaient vos attentes ?
C.M : Une rencontre où l'on échange avec des personnes qui ont les mêmes problèmes que nous et qui font le même travail.
M.G : Lorsque l'on a des problèmes et que l'on est tout seul à les avoir, on se morfond. Quand on est plusieurs à les avoir ça fait plaisir.
A-M.G : Je voulais rencontrer le directeur de l'INECC Mission Voix Lorraine parce qu'on reçoit une chorale belge dans le cadre d'échange de chorals. Il m'avait informé lors d'une Assemblée Générale Extraordinaire que l'on pouvait demander des subventions en dehors des communes. Je cherchais des réponses à ce propos.
Avez-vous été satisfaite ?
M.G : J'espère qu'on va avoir un petit temps de discussion. Pour l'instant c'est sympathique, on a eu un beau concert. Je suis arrivée en retard mais comme je connaissais déjà les résultats ça ne me posait pas trop de problème.
C.M : Quand on réfléchit en collectif ou quand on échange, il se passe plus de choses et c'est nettement plus enrichissant.
Un reportage réalisé par Lucie Carboni en stage à l'INECC Mission Voix Lorraine
Retour à la liste A cette occasion, nous avons interviewé Guillaume Lurton, et différents acteurs des pratiques chorales :
Guillaume Lurton, sociologue et chef de choeur :
Pourquoi vous êtes-vous intéressés au monde choral ?
Au départ, je faisais de la recherche sur les questions de sociologie de la musique plutôt liées à d'autres univers comme les conservatoires. Au moment où je cherchais un sujet de thèse, il y a l'Institut Français d'Art Choral qui cherchait des universitaires pour mener des études sur le milieu choral. Je me suis dit que c'était un sujet très intéressant car personne ne travaillait dessus.
Etant donné que vous êtes chef de coeur, en quoi cela a pu impacter votre enquête ?
Je suis devenu chef de choeur après avoir commencé à faire mes recherches. Mais c'est vrai que depuis que je fais de la direction de choeur, cela change quand même la manière dont je travaille. Tout simplement parce que je comprends mieux un certain nombre d'enjeux sur « Quelles sont les compétences ? Que veut dire se former à la direction d'un choeur ? Quels sont les problèmes techniques que l'on peut rencontrer ? ». En tant que chef de choeur, je me forme dans un conservatoire. Le fait d'être dans ce milieu me permet de voir ce qu'il se passe dans les formations, comprendre ce qu'on y apprend. C'est certain que je n'aurai pas transmis le questionnaire de la même manière si je n'avais pas cette expérience de direction en parallèle.
Pierre-Emmanuel Kuntz, chef de choeur :
Pour vous, c'est quoi un chef de choeur ?
Pour moi, c'est un facilitateur, c'est-à-dire que c'est quelqu'un qui doit amener les autres à chanter ensemble et qui doit savoir, à un moment donné, s'effacer. Pour moi, le meilleur des chefs de choeur c'est celui dont le choeur n'a plus besoin. Il est là pour aider le choeur à chanter, il réapparaît quand il sent que le choeur en a besoin.
En tant que chef de choeur, quelles sont vos difficultés ?
Je n'en n'identifie pas particulièrement mais nous avons ici un choeur particulier [Lo Couarail] qui recrute jeune, qui fait sa propre musique, qui a des concerts. Avec ce choeur là il n'y a pas de difficulté. J'en dirige d'autres et la difficulté est de renouveler les effectifs. C'est le recrutement qui pose un vrai problème.
Comment voyez-vous le monde choral aujourd'hui ?
C'est difficile de répondre à une question que je ne me suis jamais posée parce qu'en fait je vis dedans depuis 2005. Je vois des chorales qui se portent pas bien et d'autres qui se portent bien. Je vois que c'est un monde qui intrigue, qui attire et aussi que beaucoup de gens qui n'osent pas aller vers le monde du chant choral. C'est parfois des groupes qui sont constitués depuis longtemps et parmi lesquels les nouveaux peuvent avoir du mal à s'intégrer parce qu'ils sentent qu'il y a une histoire. Les choeurs ont du mal à recruter parce que c'est une espèce de famille dans laquelle il est difficile d'entrer. Cependant, je n'en fais pas une généralité parce que j'ai un choeur qui est assez important et qui n'a pas forcément de difficultés avec cela.
Est-ce que le monde choral d'aujourd'hui reflète bien les résultats de l'enquête vu précédemment ?
Concernant mon choeur présent ce soir, il y a quand même une bonne partie des choristes qui n'a pas encore 30 ans, et d'autres il y en a qui vont en avoir 80. Ce choeur-là est un peu particulier. Comme dirait Jean-Pierre Bontemps, président de Lo Couarail, c'est une espèce d'OVNI musical. J'y suis chef de choeur bénévole.
Participantes :
Pour quelle(s) raison(s) vous êtes-vous inscrites à cette rencontre ?
Madeleine GRIFFATON, Cheffe de choeur de la chorale Croqu'notes de Vandoeuvre-lès-Nancy : J'ai regardé en entier le compte-rendu de toute l'étude et cela m'a intéressé. Etant donné qu'il y avait la possibilité de discuter, de se retrouver et d'échanger entre « professionnels » de la chose, je me suis dit que cela pouvait être intéressant.
Catherine MILLOT, cheffe de choeur d'enfants de Vall'Art à Joinville : Je suis adhérente à l'IFAC depuis très longtemps donc j'ai déjà entendu parler de la première étude qui a été faite en 2007. Cela m'intéressait de voir la suite de l'étude. Nous sommes également en partenariat avec l'INECC Mission Voix Lorraine, Cela ne peut être qu'intéressant de rencontrer des gens.
Anne-Marie GROSSIER, présidente de la chorale Croqu'notes de Vandoeuvre-lès-Nancy : Comme Madeleine, j'avais vu le compte-rendu et c'était le questionnement sur les bénévoles et le devenir du chant choral en général. On se rend bien compte que quelque part cela va être difficile de continuer, il va falloir payer des chefs de choeur et ça va être difficile pour beaucoup de chorales.
Quelles étaient vos attentes ?
C.M : Une rencontre où l'on échange avec des personnes qui ont les mêmes problèmes que nous et qui font le même travail.
M.G : Lorsque l'on a des problèmes et que l'on est tout seul à les avoir, on se morfond. Quand on est plusieurs à les avoir ça fait plaisir.
A-M.G : Je voulais rencontrer le directeur de l'INECC Mission Voix Lorraine parce qu'on reçoit une chorale belge dans le cadre d'échange de chorals. Il m'avait informé lors d'une Assemblée Générale Extraordinaire que l'on pouvait demander des subventions en dehors des communes. Je cherchais des réponses à ce propos.
Avez-vous été satisfaite ?
M.G : J'espère qu'on va avoir un petit temps de discussion. Pour l'instant c'est sympathique, on a eu un beau concert. Je suis arrivée en retard mais comme je connaissais déjà les résultats ça ne me posait pas trop de problème.
C.M : Quand on réfléchit en collectif ou quand on échange, il se passe plus de choses et c'est nettement plus enrichissant.
En conclusion, les divers participants ont pu échanger sur leurs difficultés rencontrées ainsi que sur les résultats de cette enquête. Ils seront associés à la suite des travaux du collectif.
Concernant l'INECC Mission Voix Lorraine, nous sommes toujours heureux de pouvoir échanger avec les acteurs du chant choral et nous comptons pouvoir faire fructifier ces rencontres via des accompagnements et des discussions individualisées avec chacun des acteurs présents.
Concernant l'INECC Mission Voix Lorraine, nous sommes toujours heureux de pouvoir échanger avec les acteurs du chant choral et nous comptons pouvoir faire fructifier ces rencontres via des accompagnements et des discussions individualisées avec chacun des acteurs présents.
Un reportage réalisé par Lucie Carboni en stage à l'INECC Mission Voix Lorraine